Ce livre est né d’une rencontre lors d’un voyage commun. De ces paris dont on n’a pas conscience quand on les fait : à écluser des bières dans un bistrot, à l’approche de l’hiver, protégés par une fumée de cigarette bleutée sous un plafond jaunâtre. Puis de trinquer à nos errances futures, à nos envies communes de foutre le camp, puisqu’il n’y a que sur elles qu’on peut compter.
Nous sommes partis sans nous connaître vraiment.
Et nous nous sommes rencontrés dans un ailleurs où tout nous fut à commencer par soi à éplucher.
Nous y avons laissé des pelures d’oeil troquées contre des rires de singes.
Et nous avons tracé la carte sans autre idée que la sonorité des noms.
Et puis ça s’est passé. Mais quelque chose est resté. Une amitié que ce livre marque. Et cette volonté de décloisonner regards et disciplines.
Bien-sûr nous aiguiserons
nos langues sur les rochers
et condenserons dans un poème
le mimétisme de l’érosion
pour rétablir les fleuves
–
Nous traverserons les plaines
cracherons les coquilles vides
de nos pipas ingurgitées
et n’y aura que comme césure
le borborygme de nos silences
–
Ainsi chaque lisière
nous sera devenue
un peu prétexte
de mise à nu.
Henri Alain a utilisé un appareil photo.
Célestin de Meeûs un bic et du papier.
Voilà ce que nous vous partageons par ce livre, ces livres, au commencement de notre aventure éditoriale.
Livre disponible à Bruxelles: Maelstrom, Peinture Fraîche
Paris: Le Mont en l’Air
Grenoble: Le Square
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Angle Mort Editions 